samedi 22 novembre 2014

Sérendipité


Il y a quelques années, j’ai rencontré ce mot  - par hasard (!) – dans un cours de stratégie (que je sois dans un cours de stratégie ne relève pas de la sérendipité mais du miracle). C’était un jeune prof qui nous parlait de serendipity, - en anglais le mot est plus joli -  en nous expliquant des stratégies de la Smart qui a suivie celle de la Swatch mobile qui fut un bide. Ce que j’ai retenu ce cours c’est que les grands succès sont d’abord des impensés et qu’ensuite on en fait une stratégie.
En fait, c’est surtout de la sérendipité.

Dans la vie, la vraie, la nôtre, la sérendipité est une attitude d’esprit, une style de vie combinant ouverture à l’expérience, curiosité, sagacité, résilience et « happenstance » (ça, ça vient de wikipédia, ce mot à quelque chose de hippster non?). C’est dire faire confiance à ce qui arrive et à notre capacité d’en faire quelque chose. Cela tient du hasard et de notre attitude face au hasard : ça ressemble à notre part personnelle d'accueillir le hasard et à en faire quelque chose.

Si je devais avoir une liste de mes mots préférés, celui-là serait en bonne place.

J’admire (rais) les gens qui savaient ce qu’ils voulaient faire dans la vie :
ceux qui au lycée avaient déjà un métier en ligne de mire,
celles qui achetaient à 20 ans des salopettes en jean pour laisser de la place à leur ventre quand elles seraient enceinte,
ceux qui rencontraient l’âme sœur, se marieraient dès leur premier job et planifiaient des enfants quand ils auraient une maison (l'inverse marche aussi)
ceux qui voyaient leur carrière avec leur bureau d’angle, leur voiture de fonction, et parfois, rarement, un chauffeur,
ceux qui a cinquante ans s'achetent une rollex et une maison à la campagne
ceux qui ont « un plan » dans leur vie…

Moi, je ne voulais pas me marier.
Je ne voulais pas d’enfant.
Je n’aimais pas le collectif, dès qu’on était plus que 2 j’étais mal à l’aise. Je n’aimais pas les gens, en général et même en particulier
A 18 ans, je n’étais jamais sortie de France et j’allais toujours en vacances au même endroit.
Quand je suis arrivée à Paris, je ne voulais pas y rester car le métro me stressait.
Je n’aimais pas le poisson cru – que je n’avais goûté -  et je confondais Venise et Disneyland – je n’étais allée à aucun de ces endroits.

Et aujourd’hui, je suis une mère de famille nombreuse (ma carte de réduction l’atteste), mes enfants ont tous le même père, avec qui je suis marié depuis plus de dix ans, ce qui m’amuse dans mon boulot c’est comment fonctionne les gens, les collectifs de travail et les organisations et comment tout ça marche ensemble.
Je suis allée 3 fois à Venise et quand il n’y a rien dans le frigo je me fais livrer du Sushi Shop.
A part New York, Sydney ou New Delhi je ne me vois pas habiter ailleurs que Paris, et si je me déplace principalement en scooter, je connais les ruses des correspondances des principales station de la RATP.
Je ne me vois pas passer mes vacances en France, et si j’avais été rentière j’aurai été exploratrice.

Alors, vous avez dit serendipty ?




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