dimanche 22 mars 2015

école buissonnière avec Evgenia (encore)

Evgenia Arburgaeva - series the weather man
Vous en ai-je déjà parlé? Je ne sais plus, mais je vous l'ai déjà montrée.
Evgenia est photographe, elle est née en Sibérie.
Je l'ai croisé il y a longtemps dans le magazine "6 mois". Et je rêve encore de ses photos.
Vous en avez vu, ses photos je vous les ai déjà montrées (the weather man - dans le billet "surrender".)
Elles parlent d'un monde lointain, le même que Sylvain Tesson. Elles mettent des images dessus. et tout ça  me nourrit, me repose, des pensées naissent que je partage avec vous et avec d'autres.
Ces photos créent pour moi des liens que je ne ferai pas.
Rien que ça.

Elles ont aussi créé un lien plus fort avec mon acolyte de travail. Je les ai partagées avec lui et nous régalions nos yeux, nos mondes intérieurs, nos rêverie, chacun de notre côté, mais avec la même constance et probablement la même intensité.
Evgenia est exposée à Paris, à la galerie In Camera (dans l'appareil / en privé en anglais, ou dans la chambre en italien). Mon acolyte est sensible à Evgenia, à sa poésie, à ce qu'elle dit. Je ne sais pas si elle lui dit les mêmes choses qu'à moi, mais elle lui parle de choses aussi profondes, qui résonnent "deep down inside".
J'ai pris deux heures dans nos agendas respectifs avec pour seule consigne : "tu prends deux heures, je t'emmène quelque part je ne te dirai pas où, et je te promets que tu ne perds pas ton temps."
Il est beau joueur. Il a tout noté, à 15h il m'attendait. 
"Metro ligne 12, Solferino, trouve nous comment on y va" parce que moi j'étais en retard.
Je lui ai parlé boulot sur le trajet en métro.
"regarde comme ces lions sont bien dessinés sur cette affiche". 
Exit nos sujets professionnels. Nous étions en escapade, nous devions nous préparer à autre chose, changer de registre, se mettre au diapason de ce qu'on aller voir, se préparer à la rencontre, être présents. Comment l'a-t-il su? 

Il faisait beau dans la rue las Casas. 
"on se croirait dans une rue de Saint Petersbourg" m'a-t-il dit. J'ai ri, il s'approchait. Sans le savoir.
"il y a-t-il quelque chose que je dois savoir avant d'arriver, genre dire bonjour la dame? ". Dernier réflexe avant de quitter la civilisation.

Et c'était là. On y était. Une toute petite galerie, et une quinzaine de photos. 
Et lui qui ne respirait plus. 
Et moi qui nageait déjà dans les photos.

Elles ne se racontent pas. 
Je me suis repue, je me suis perdue dans chacune, j'ai choisi celle que j'aimerai chez moi  - en pensée ou en vrai, peut être.
J'ai discuté avec mon acolyte de celle(s) qu'on aimerait bien pour le cabinet. A discuter avec nos associés.
Un moment avec le galeriste, puis de nouveau le soleil de la rue comme à Saint Petersbourg.
Au bout de nos émotions, nous sommes allés au café du coin. Ivres avant d'avoir bu.
Banquette de velours rouge et théière en argent, le confort discret des quartiers cossus nous a accueillis chacun à fleur de peau.
D'un moment partagé d'émotions, nous avons fait un grand moment de plaisir.








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