dimanche 8 avril 2018

Un poème qui venait du froid

enfin, le printemps

Si j'existe, alors je suis une trace
ou des pas sur le sable
ou un fleuve
qui ne parvient pas
à atteindre la mère tout entier
ou la faim
de quelque chose qui
ne pousse nulle part

En réalité je suis un chemin
mais je ne sais pas qui me parcourt
ni où je conduis
je n'en ai pas besoin

Fais de moi un oiseau
façonne-moi de tes deuxmains
un beau bec et des ailes solides
puis laisse-moi m'envoler
pour que je puisse
environ une fois par semaine
venir me poser sur ton épaule
le regard fatigué

Aucun chemin ne conduit jusqu'à toi
dans un autre monde possible
nous ne sommes qu'une seule phrase

Triin Soomets (Estonie)

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